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L'inoubliable Daniel Balavoine
26 juin 2013

Starmania

Pour commencer vous allez découvrir un article qui avait plongé Daniel dans une peine infinie comme le révéla France Gall dans l'émission "Nostalgie Balavoine" (TF1, janvier 1988).

Claude Baignières s'était révélé particulièrement odieux, il me semblait important de dénoncer cette méchanceté gratuite. Daniel Balavoine n'a pas toujours fait l'unanimité comme vous allez voir...

Thierry Rouault

 

 

Alignées en batteries, dressées comme une muraille, une centaine d'écrans de télévision constitue le décor aux couleurs et aux dessins perpétuellement mouvants de Starmania. Façon de rendre omniprésent le "média" qui assure la gloire instantanée de l'artiste, du politicien ou de tout autre gadget de notre société.

Sur le plateau, côté jardin, un orchestre et son chef ; partout des accumulations d'instruments électroniques destinés à coordonner les sons et les lumières, à amplifier les premiers, à doser les secondes. Si bien qu'il ne reste au centre de la scène immense du Palais des Congrès qu'un étroit espace réservé aux interprètes venus nous donner la comédie.

Une précision diabolique

C'est qu'en réalité toutes ces infras et superstructures audio-visuelles constituent le nerf principal d'un spectacle dont l'objectif fondamental reste de multiplier les effets qui fascineront les yeux et mobiliseront les oreilles des témoins de leur explosion. Et la mise en scène de Tom O'Horgan coordonne avec une précision diabolique ces fracassants moyens de séduction. Le spectateur est noyé, projeté, roulé dans cet univers de vrombissements, de clignotements, de flashes, de fusées et de fumées. Luna Park de l'an 2000, Scenic railway pour loisirs de mutants ? On y résiste d'autant moins que la soirée compte des atouts en outre très traditionnels.

L'anecdote d'abord qui confronte des personnages largement stéréotypés : la star-sexe-symbole, le blouson noir, le gourou de service, la speakerine de rêve, la vamp réfractaire, le chef d'Etat dévoré par l'ambition. Tous rêvent du Pouvoir et se disputent le "gros plan" à la "une". Entrechocs d'étoiles dans une galaxie déréglée.

La violence, le cynisme sont donc au rendez-vous. Dans les couplets tout au moins, car l'aire de jeu est trop exiguë pour que se déploient des bataillons. Et Tom O'Horgan se contente alors d'organiser la mise en place des interprètes des quelque trente chansons qui ponctuent l'action. Et elles sont fort réussies ces chansons de Michel Berger. Vous en retiendrez d'emblée une bonne dizaine. Mélodies bien venues, harmonies raisonnables pimentées de ces acrobaties vocales chères à Polnareff ou aux Rolling Stones, brisques sauts d'octaves entrecoupés de mélopées à la Michel Legrand. La surprise a le tact de ne pas désorienter.

Entre boys et girls

France Gall, Nanette Workman, Diane Dufresne, Fabienne Thibeault, Etienne Chicot mettent tout leur coeur à l'ouvrage. Ils rebondissent comme il faut entre les girls et boys qui leur font écrin. La tempête passe, et aussi ce brin de mélancolie indispensable pour nous rappeler que le simple bonheur demeure la plus inaccessible des ambitions.

Il manque peut-être dans l'affaire une injection d'humour. A moins que nos auteurs aient pensé l'introduire en confiant l'emploi du méchant garçon des banlieues à ce gros mou de Daniel Balavoine. Je ne suis pas sûr que l'intention sera perçue.

Claude Baignières

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