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L'inoubliable Daniel Balavoine
4 juillet 2013

La jeunesse paloise de Daniel Balavoine, sur les traces du chanteur

La jeunesse paloise de Daniel Balavoine, sur les traces du chanteur

 

Une salle de spectacle à Bizanos. Une rue située au Nord de Pau. Voilà la matérialisation des liens qui unissent Daniel Balavoine avec la capitale du Béarn. Il y a passé plus de 7 ans de sa vie entre 1963 et 1970. Des années importantes pour sa trajectoire future puisque c'est à Pau qu'il fit ses débuts dans la musique. Alors que la France entière lui rend hommage aujourd'hui, 25 ans après sa disparition, partons sur les traces des années paloises de Daniel Balavoine.

 

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Le chanteur de « L'Aziza » est né à Alençon (Orne) le 5 février 1952. En 1959, ses parents divorcent et son père Émile, ingénieur en équipement, est muté en Algérie. Benjamin d'une famille de 6 enfants (il a trois frères et deux soeurs), il vit tout d'abord à Biarritz avec sa mère. C'est en 1963, qu'il part vivre à Pau.

« Quand mon père est revenu d'Algérie, il a demandé Pau, et nous sommes venus vivre avec lui, se souvient Guy, frère de Daniel, aujourd'hui retraité à Anglet. Nous avons d'abord habité chemin du Loup, avant de déménager à Billère ». Après avoir été pensionnaire à Hasparren puis à Dax, Daniel Balavoine intègre l'Immaculée conception en 1967.

Daniel Balavoine était d'humeur potache, toujours prêt à plaisanter. « C'était un gars amusant et de bonne humeur, relate Marie-France Vacossin, ancienne lycéenne de l'Immac'. Il avait animé la fête du lycée au Casino. » Un matin, elle raconte être allée le réveiller « dans la chambre de bonne qu'il squattait avec son groupe rue Samonzet pour aller en cours ».

Premières amours

Pau, pour Daniel Balavoine, c'est aussi la ville des premières amours. Dans son premier album, il évoquera l'une d'entre elle sur la chanson « La première fille de ma vie ». « « La boulangère au coeur sourire » était une Paloise », confie Guy. Côté scolarité, il montre un goût prononcé pour la littérature. Mais aussi une facilité à prendre la parole et participe activement au mouvement étudiant de 1968. Il démontrait déjà la forte personnalité que tout le pays connaîtra plus tard.

Plusieurs biographes lui prêtent la volonté à cette époque de faire carrière dans la politique. Guy n'y croit pas : « C'est du folklore. Il serait resté électron libre. Bien sûr, il a peut-être chahuté. Il était comme tous les jeunes, plein d'espoirs et d'utopie. Mais son truc à lui c'était vraiment de réussir dans la musique ». À tel point qu'après quelques mois passés en terminale à Barthou, il décrochera pour se lancer pleinement dans la chanson.

 

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Le chanteur de bal

La musique justement. Elle faisait complètement partie de la vie des Balavoine. « Curieusement, tout le monde a appris à chanter, sauf Daniel, raconte Guy. Quand on chantait avec mes frères, on lui disait : « Tais-toi, tu chantes faux ! » pour rigoler. Mais un jour, il a pris les devants alors qu'il avait une dizaine d'années : « Je me souviens du jour où il a chipé la guitare de Bernard (ndlr, le frère aîné) », raconte sa soeur Claire. Ses influences. « Les Beatles, les Stones, Jimmy Hendrix ».

 

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Avec Guy, il joue à la MJC située du côté de la Croix du prince. Et il commence à monter des groupes comme Purple Irruption. Avec Michel Chevalier, il devient chanteur pour « Shakes » et se produit un peu partout dans la région, à « L'Eden » à Pau, à la « Bergerie » de Gourette, ou à la « Cabane aux bambous » à Arudy.

Immatriculé 64

C'est le temps du chanteur de bal. « Il avait déjà du caractère », se souvient Claude Dequidt, l'homme qui a formé « Shakes ». « Il sortait de l'ordinaire, analyse Guy. Et il voulait absolument réussir. C'est-à-dire pour lui être le meilleur ». Une volonté farouche qui le mènera dans la capitale à partir de 1971, avec le destin que l'on sait.

Au cours de sa carrière, Daniel Balavoine reviendra surtout sur la côte basque, à Biarritz où il avait un appartement. Rarement en Béarn, si ce n'est pour rendre visite à Guy qui a habité à Sévignacq-Meyracq. Il retourne néanmoins sur les traces de sa jeunesse à Pau en 1980 à l'occasion d'un reportage pour la télévision.

Au sommet de sa gloire, en 1984, il viendra en concert à la Foire expo. Un moment fort en émotions : « Il y avait son père, son oncle tous ses copains », se rappelle Guy, qui termine par cette anecdote : « Même quand il a emménagé sur Paris, à Colombes, il a toujours voulu garder sa voiture immatriculée 64. Cette région lui tenait à coeur ».

>> Nous avons retrouvé « M. Durand » des fameuses "soirées"

Je me présente, je m'appelle Henri... ». Qui n'a pas fredonné un jour les paroles du « Chanteur », la chanson qui a lancé définitivement Daniel Balavoine sur la voie du succès en 1978 ? Nul doute qu'elle sera diffusée en boucle en ce 14 janvier, 25 ans après sa disparition tragique.

Un peu plus loin dans la chanson, il explique que s'il chante, c'est « pour faire danser dans les soirées de Monsieur Durand ». Il se trouve que ce Monsieur Durand existe bel est bien. Il s'appelle Louis Durand. Ancien patron de la discothèque « Le paradis » au Foirail (qui s'appelle « L'esprit » aujourd'hui), il habite à Lee. Et en effet en 1970, alors qu'il organisait des soirées sur Pau, il a fait jouer à plusieurs reprises l'orchestre dans lequel chantait Daniel Balavoine. C'était la grande époque des bals du samedi soir. Louis Durand, tenait le dancing « La cabane aux bambous » à Arudy. « Chaque semaine dès 21 heures, il y avait la queue devant la porte se souvient-il. Je faisais venir les gens en bus de Pau, Oloron, Orthez. On terminait vers 2 heures du matin. Et après avoir nettoyé et rangé le matériel, on cassait la croûte. »

Quelques années plus tard, en 1978, alors que le chanteur était sur le point de toucher le succès du doigt, ce « Monsieur Durand » était sans doute sa façon à lui de rendre hommage à un de ceux qui avaient contribué à ses débuts. Mais alors que le morceau devenait un tube, Louis Durand a mis du temps à comprendre que Daniel Balavoine parlait de lui : « Je n'avais pas réalisé ! Ce sont des collègues un jour qui m'ont dit : « Mais ce Monsieur Durand. c'est toi ! ».

 

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Le fameux "Monsieur Durand" du "Chanteur"

 

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>> REPERES

Le 14 janvier 1986, le vol tragique. Alors qu'il accompagne le Paris-Dakar pour vérifier l'installation de pompes à eau, Daniel Balavoine monte à bord d'un hélicoptère vers 17 h 30 avec l'organisateur Thierry Sabine. Mais ils sont surpris par la nuit et par une tempête de sable. L'appareil vole très bas et s'écrase contre un petit mont. L'hélicoptère est pulvérisé et les cinq passagers meurent sur le coup.

L'association oeuvre toujours. Claire Balavoine a souhaité poursuivre les actions menées par son frère au Mali. C'est ainsi qu'est née l'association Daniel Balavoine. 23 villages ont pu être équipés en motopompe dans la région de Gao ce qui permet aux habitants de produire du riz et de subvenir à leurs besoins alimentaires. En 1997, deux groupes scolaires ont été créés au Nord du Mali et accueillent 200 enfants dont 58 % de filles. L'association oeuvre aujourd'hui pour le renouvellement des motopompes qui arrivent en fin de vie.

Une Idronaise à la tête d'un site référence. Angélique Le Goupil, 33 ans, aujourd'hui, se souvient comme si c'était hier du jour où elle a appris devant la télévision à Idron la nouvelle de la mort de Daniel Balavoine. Devenue étudiante, alors qu'il n'y avait pas de site dédié sur la toile, elle a décidé de créer un site : dbalavoine.com. Très bien documenté par cette infographiste basée à Paris, il est devenu une référence pour les fans et reçoit 30 000 à 40 000 visites par mois. Une page facebook compte également 67 000 fans.

Un spectacle en préparation. À l'occasion du 20e anniversaire de la mort de Daniel Balavoine, Frédéric Fuertes avait créé « Couvre feu », un spectacle autour de la vie du chanteur, avec sa troupe « Prince des villes ». Il avait été joué à l'espace Daniel Balavoine à Bizanos. À la tête aujourd'hui de « L'Art scène théâtre », il travaille sur « une sorte de suite » qui devrait être programmée au Palais Beaumont en octobre. Par ailleurs, le 29 janvier à 20 h 30 à l'espace Daniel Balavoine, un concert hommage sera donné par un groupe toulousain.

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