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L'inoubliable Daniel Balavoine
2 août 2013

À la chère... Aux très chères

À la chère... Aux très chères

Colette KHALAF | 01/08/2013

 

 

Qu’est-ce que vous me chantez là ? « L’Aziza », signée Daniel Balavoine, est une chanson qui a propulsé (à titre posthume) son auteur au firmament des étoiles et qui mérite d’être remise à l’ordre du jour avec la montée du racisme qui sévit, en France plus particulièrement.

Pour comprendre le succès de ce titre et, par conséquent, sa pérennité, il faudrait le situer dans le contexte de l’époque. Écrite au milieu des années 80, à l’époque «mitterrandiste», L’Aziza, qui signifie une «chose chère au cœur», va devenir un standard de la chanson au fil des années. À l’époque, les campagnes antiracistes battent leur plein. Daniel Balavoine, qui, dans cette chanson, rend un hommage à sa femme Corine, juive d’origine marocaine, y dénonce le racisme. La gauche au pouvoir est très vite séduite par ce texte «politique» et les jeunes filles immigrées de la seconde génération se sentent touchées par les paroles qui vont droit au cœur. (...) «Laisse glisser les mauvais regards qui pèsent sur toi L’Aziza. Ton étoile jaune c’est ta peau, tu n’as pas le choix. Ne la porte pas comme on porte un fardeau, ta force c’est ton droit. Ta couleur et tes mots, tout me va...»


Un succès posthume
Dès son entrée dans le Top 50, le 23 novembre 1985, L’Aziza progresse doucement pour atteindre, trois jours avant la mort de Daniel Balavoine, la 12e place. Elle obtient le prix SOS racisme remis par Harlem Désir et, quatre jours après la mort du chanteur (décédé en 1986 dans un accident d’hélicoptère avec Thierry Sabine au Paris Dakkar), le titre commence sa progression vers le succès en étant classé 10e. Le 1er février 1986, trois semaines après le décès de Balavoine, L’Aziza va atteindre la première place du classement pendant huit semaines avant de redescendre, à partir de mars 1986, et finir sa carrière avec un succès à plus d’un million d’exemplaires. Ce titre qui figure sur le best of Balavoine sans frontières, pour les vingt ans de la disparition du chanteur, est le premier à être classé en tête du Top 50 à titre posthume.
Mais cette voix de cristal qui s’est à plusieurs fois élevée contre le système (en 1980, Balavoine prend à partie François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti socialiste, puis, quelques années plus tard, insulte ceux qui prônent la guerre, car son frère Yves était basé au Liban lors de l’attentat du Drakkar), ce pacifiste qui faisait fi du succès et de la renommée aurait-il été content s’il vivait aujourd’hui ? On en doute, vu cette montée du racisme en France et les valeurs de «liberté, égalité et fraternité» qui sont cent fois bafouées tous les jours. Il semble que cette très chère ainsi que toutes les autres «Aziza» soient actuellement oubliées.

 

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