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L'inoubliable Daniel Balavoine
27 juin 2013

DES PETITES PHRASES QUI COGNENT FORT...

phrases

 

Le Matin 4-5 Août

Il nous revient le temps d'un Numéro un, avant de nous offrir, à la rentrée, son nouvel album.

Daniel Balavoine, qui a "éclaté" sur le titre, le chanteur, à son troisième album, qui, sur la scène du Palais des Congrès, s'est affirmé dans Starmania comme une voix singulière et belle, est l'un des personnages les plus attachants de la chanson française. Intelligent, sensible et déchiré, ce jeune homme aux dons multiples - il est musicien, auteur, chanteur et (peut-être) comédien - poursuit à travers les mots sa quête éperdue des autres.

Lui qui affirme n'avoir encore qu'un "embryon du public" a littéralement survolé les hit-

parades durant des semaines avec son chanteur. Il dit, avec cette espèce d'anxiété dans le regard qui ne le quitte guère : "Parce que j'aurai réussi quelque chose, je sais maintenant que je ne serai plus jamais un vieux chanteur aigri : ily a eu un aboutissement quand même, j'éspère seulement que ce n'est pas un pétard mouillé. Il me faut maintenant faire autre chose, faire mieux. Pour les gens. Ce n'est pas de la démagogie de le dire ; d'ailleurs, je le fais aussi pour moi : je veux pouvoir être fier. Et je le dois aux gens, à tous ceux qui ont enfilé leur blouson pour aller acheter le disque. 800 000 personnes, c'est considérable, incroyable, tu ne peux plus d'un seul coup te dire que tu t'en fous !"

Il veut faire mieux encore, avec cet instrument incertain - la chanson -, avec ce doute qui le

hante et ce besoin de se livrer qui le ronge. Son prochain album, qu'il enregistre actuellement, il l'a travaillé comme jamais peut-être. Il dit : "Sous couvert de musiques plutôt gaies, modes, très "club", ce sont des chansons beaucoup plus incisives. Je crois que les textes ont pris une dimension supérieure : j'y ai mis des choses que je portais en moi, enfouies, des choses que j'avais envie de dire. Je crois avoir beaucoup progressé depuis l'an dernier".

J'ai rencontré Daniel Balavoine au studio de Boulogne, concentré tendu un peu, à la fois

ailleurs et tout à fait chaleureux. J'ai pu entendre quelques titres de ce nouvel album et, à l'évidence, des chansons comme Face-amour-face-amère, Ces petits riens et surtout Dancing samedi vont encore balayer les hit-parades. Et c'est vrai, sur des musiques très dansantes, superbes, il y a au détour des refrains de ces "petites phrases Balavoine" qui cognent fort : "Je veux le droit au désespoir..." "Moi face à l'océan, je n'me sens pas bien grand"...

Pudique et écorché, ce chanteur, qui, avant de "mourir malheureux", ne vit peut-être pas très

heureux, parle plus de ses musiciens (le groupe Clin d'oeil) que de lui-même, ses musiciens avec lesquels il veut monter un spectacle total de plus de deux heures. IL dit, brusquement véhément :

"Depuis dix ou quinze ans, les chanteurs français se sont tellement moqués du public, ils ont été tellement mauvais que les gens ne se déplacent plus. Payer jusqu'à 100 f pour voir toujours le même tour de chant, pour être forcément déçu, c'est très grave. Il faut avoir le respect des autres et, si possible, leur apporter un instant de bonheur".

Richard Cannavo

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