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L'inoubliable Daniel Balavoine
23 avril 2019

Daniel Balavoine éminent rockeur de Cendrillon

Sud Ouest
Dax ~ Sud-Landes
vendredi 15 janvier 2016

Dax Agglo

balavoine1962

OLIVIER BONNEFON

Toute la France a quelque chose de Daniel Balavoine. La déferlante d'hommages et d'images, repris en boucle ces derniers jours dans les médias, a quelque chose de stupéfiant, trente ans après la mort accidentelle de l'artiste au grand coeur. Toujours aussi populaire, Balavoine est revendiqué à Alençon, où il est né en 1952, à Biarritz, où il repose depuis 1986, en passant par Pau ou Saint-Sever. Mais qui sait qu'il était aussi un peu Dacquois ?

En 1982, pour la cultissime émission télé " Les Enfants du rock ", diffusée sur Antenne 2 le samedi soir, le chanteur a tenu à revenir en personne se faire filmer à l'Institution Notre-Dame-du-Sacré-Coeur, alors plus connue comme le collège Cendrillon. Lors de l'année scolaire 1962-1963, il y avait en effet été interne et même scout de France !

Amnestie pour les collés

Devenu, au tournant des années 2000, le groupe scolaire Saint-Jacques-de-Compostelle, le lieu qui occupe encore plusieurs hectares sur les hauteurs du quartier de la Torte n'a guère cultivé jusqu'à aujourd'hui la nostalgie pour l'interprète de " L'Aziza " ou de " Sauver l'amour ". Seul un poster encadré de Daniel Balavoine a été posé l'an dernier dans la salle de musique par les élèves de Jérôme Okresik, professeur d'éducation musicale.

Romain Daubal, aujourd'hui artisan, était élève en classe de cinquième ou quatrième en 1982. Il n'a rien oublié de sa rencontre éphémère avec Daniel Balavoine. " J'avais 12 ou 13 ans. Un jour, on a vu l'équipe d'Antenne 2 débarquer. Ils sont restés près d'une semaine à filmer des séquences. Le collège Cendrillon était particulièrement réputé à l'époque pour sa sévérité. Chaque mercredi après-midi, nous étions des dizaines d'élèves collés. Ce jour-là, j'en faisais partie quand Daniel Balavoine est arrivé. Il a chanté dans le grand dortoir de 50 places. Il a donné une interview devant l'entrée. On l'a découvert dans la grande cour d'honneur. Il partageait un café avec le supérieur de l'époque, l'abbé Bernadet. Balavoine nous a dit en rigolant que le café était imbuvable et a négocié avec l'abbé Bernardet, qui était un homme juste et très humain, l'amnistie générale pour tous les collés. Quand on l'a appris, on a explosé de joie. "

Le réalisateur a alors demandé aux écoliers et collégiens de courir remercier Daniel Balavoine. Jeune professeur de lettres à l'époque, Gérard Lavayssière a assisté à cette scène gardée au montage. " Il fallait voir la joie de Daniel Balavoine. Il était heureux de revenir dans cet endroit. Le réalisateur a filmé des heures et des heures. " L'abbé Henry Durquéty, alors professeur de français lui aussi, avait témoigné, installé sur les marches du grand escalier, devant le portrait de Monseigneur Paul Lahargou, fondateur de Cendrillon.

" J'enseignais aux grands du lycée. En 1962-1963, Daniel Balavoine était en sixième ou en cinquième, tout au plus. J'avais néanmoins remarqué déjà son joli timbre de voix lors de la sortie de fin d'année à Saint-Sébastien ", témoigne le retraité.

" Une tronche de cake "

" J'étais déjà à part des autres. De petite taille, avec une sacrée tronche de cake ", se décrit l'intéressé en regardant sa photo de classe. Une confidence glanée au fil de la bande-vidéo délavée de l'émission, que l'on peut encore visionner sur Internet. " C'est casse bonbon les souvenirs d'enfance. J'ai appris les mêmes choses que tout le monde. Et j'ai laissé ce qui ne me plaisait pas ", ajoute Daniel Balavoine. Bernard Dufau, aujourd'hui vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie des Landes, était dans la même classe que Daniel Balavoine, lors de cette mémorable année 1962-1963. " Le règlement disciplinaire était rude. Il n'avait pas changé depuis la fin du XIXe siècle. Daniel Balavoine n'était pas encore chanteur, ni rockeur. Il se singularisait en revanche par son tempérament très turbulent et farceur. Je me souviens d'une anecdote assez drôle. Pour tomber malade et rentrer chez lui, il essayait tous les trucs, plus ou moins bidons. Se glisser des peaux d'orange dans les chaussettes pour faire monter la fièvre et même marcher pieds nus dans les flaques d'eau glacées, dans la cour de récré. Jamais il n'est tombé malade ! "

Gérard Lavayssière a été fier, quand il a vu émerger le chanteur. " Son passage chez les curés comme il disait, l'avait un peu fâché avec Dieu, en apparence. Mais toute sa vie a été engagée pour faire bouger les choses, servir les autres. Et il est même mort en mission, alors qu'il voulait construire des puits dans le désert. " Professeur de musique, Jérôme Okresik apprend aujourd'hui aux élèves dacquois le tube " Je ne suis pas un héros ", en souvenir de leur illustre ancien.

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