Analyse de la chanson Les voix de Harlem (L’Inoubliable n° 72)
Les voix de Harlem
Au fond d'un rêve
Allongé sur un lit blanc
J'ai rencontré sur un drap brodé d'argent
Une poupée noire aux cheveux de laine
Les voix des filles de Harlem
Dans mon coeur résonnent et m'entraînent
Dans les rues noircies de Bohème
Je leur dédie tous mes poèmes
En la regardant j'ai oublié le temps
Et j'ai compris qu'elle avait le même sang
Et sa musique demain deviendra la mienne
Les voix des filles de Harlem
Dans mon coeur résonnent et m'entraînent
Dans les rues noircies de Bohème
Je leur dédie tous mes poèmes
Quand sa peau noire se mélange avec le ciel
Sur sa musique
Alors je danse avec elle
Le noir et le blanc sont les couleurs les plus belles
Ce texte, au fond touchant, est le reflet des débuts de Balavoine dans l’écriture de chansons car il est encore empreint de stéréotypes poétiques (l’utilisation du thème récurrent « argent » pour évoquer le gris, cheveux de laine comme métaphore des cheveux crépus, le terme « Bohème » pour signifier la pauvreté à l’instar du succès d’Aznavour. On sent que le jeune Balavoine se cherche encore mais ses thèmes de prédilections sont déjà présents :
En la regardant j'ai oublié le temps
Et j'ai compris qu'elle avait le même sang (1)
Et sa musique demain deviendra la mienne
Sur sa musique
Alors je danse (2) avec elle
Le noir et le blanc sont les couleurs les plus belles
Ces strophes ne sont pas sans évoquer ce que sera 10 ans plus tard la chanson L’Aziza :
Danse (2) avec moi
Si tu crois que ta vie est là
Ce n'est pas un problème pour moi (1)
Dans les deux chansons, la musique sert de lien entre les ethnies et est perçue comme l’art universel sur lequel il est possible de s’accrocher pour franchir les fossés séparant les peuples.