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L'inoubliable Daniel Balavoine
14 février 2022

Analyse de la chanson Le français est une langue qui résonne (L'Inoubliable n° 73)

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Quand j'entends s'enrouler les feuilles de l'automne
Que le ciel de l'été dans mon coeur se cramponne
Je me dis le français est une langue qui résonne x2
Quand du fond du Québec les couleurs se bourgeonnent
Moi j'crois ben qu'c'est la neige qui s'effleure et frissonne
Puis j'me dis qu'le françoué est une langue qui résonne
Et j'me dis qu'le françoué est une langue qui résonne

Endormi sous la mer qui saigne sur Narbonne
De mes yeux fatigués pleurent des Sables d'Olonne
Je me dis le français est une langue qui résonne x2
Langue d'Oc du Nord les accents s'époumonnent
Dans ma tête versée mon pays se crayonne
Je me dis le français est une langue qui résonne x2

Assis près de Calais dessous les lames bretonnes
Je regarde arriver les vagues anglo-saxonnes
Tous mes mots vieux français éclatent et bouillonnent x2
Si les plages et forêts s'asphaltent et se carbonnent
Si les ailes collés les oiseaux abandonnent


Moi qui m'crois bon français je sens que je déconne
De mes mots censurés que Villon me pardonne
Je me dis le français est une langue qui résonne x2

 

 

 

Cette chanson est un hommage manifeste à la langue et à la littérature françaises. Balavoine n’a pas eu le bac, non qu’il était mauvais au lycée, bien au contraire, mais parce que son amour pour la musique l’a emporté sur les études. D’ailleurs, Daniel a souvent dit que le français était sa matière préférée à l’école. Dans ce texte, il axe tout son propos sur la musicalité de la langue française en terminant toutes ses strophes par la rime en « onne ». Cela accentue le son (phonie) de la langue française. Etonnamment, Balavoine n’a pas voulu utilisé le mot « francophone «  qui aurait collé parfaitement avec le texte.

 

Il s’amuse avec les clichés sur le Québec (la neige, les feuilles d’automne qui renvoient au drapeau du Canada). Il joue aussi sur les accents, celui du Québec notamment puisque « françoué » est l’évocation du français parlé au Québec qui vient du français tel qu’il était parlé dans le Poitou au XVIè siècle.

 

Balavoine ne pouvait manquer d’évoquer ses propres origines (langue d’Oc).

 

Il révèle ses goûts littéraires : « De mes mots censurés que Villon me pardonne ». Villon est considéré comme le père de la poésie française. Villon est un auteur de la fin du Moyen-Age. Balavoine parle de censure car Villon est connu comme un poète qui usait abondamment de figures érotiques. Les œuvres de Villon ont longtemps été cachés dans l’Enfer de la Bibliothèque nationale, lieu de censure où l’on conservait les ouvrages dont on voulaitt préserver les « honnêtes » citoyens.

On note l’évocation d’un événement qui a marqué Balavoine, la marée noire subie par les Bretons : Si les plages et forêts s'asphaltent et se carbonnent/Si les ailes collés les oiseaux abandonnent

Balavoine évoquera à nouveau ce drame dans les paroles de « C’est un voyou » (Alors qu'à la mer /Les poissons de fer /Pissent sur nos sables dorés)

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