Analyse de la chanson "Ces petits riens" (L'Inoubliable n° 67)

La face B de cet album commence avec une chanson aussi sombre que celle qui débute la face A. C'est l'illustration de l'amertume du titre du 33 tours. Interviewé par Claude Ruben en 1980, Balavoine s'exprimait sur le texte de cette chanson. Il avouait ne pas toujours être constructif et se trouvait parfois un peu siniste sans être d'une grande tristesse, il pensait que cette chanson n'était pas remplie d'espoir. Balavoine évoque de manière poétique sa façon de voir la vie :  quelque chose que l'on n'a pas choisi (J'voulais pas v'nir)et dont ont ne peut deviner la fin (J'peux pas changer mon destin, J'ai trop peur de mourir avant la fin).  On sait que Balavoine avait peut de la mort parce qu'il était né un an après la disparition de son frère Xavier. La phrase « je choisirai pas la fin » a bien sûr un sens tragique quand on sait de quelle manière le chanteur a disparu mais cela pouvait aussi signifier que Daniel était contre toute idée de suicide. Il voulait avoir le temps d'aller jusqu'au bout de ses choix artistiques et il n'en a pas eu le temps. « J'ai trop peur de mourir avant la fin » permet de penser qu'il se sentait menacé d'un destin tragique. Coluche avait exprimé la même idée dans une célèbre répartie : « je préfère mourir de mon vivant », c'est-à-dire décéder de mort naturelle et non dans un accident. Cette chanson de Balavoine est la seule où est évoqué le mot destin. C'est un texte de jeunesse, presque de ses débuts de chanteur, on peut penser qu'il avait peur que le succès tout juste acquis s'envole aussitôt.

«  J'veux sortir pour vomir tout mon chagrin » serait problablement la volonté exprimée ainsi de pouvoir faire une pause quand les événements incontrôlables de la vie sont au-delà du supportable.