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L'inoubliable Daniel Balavoine
12 avril 2023

Daniel Balavoine parle des femmes (OK Magazine du 30 janvier au 5 février 1984)

1973190216DANIEL BALAVOINE PARLE DES FEMMES, DE LA LIBERTÉ, DE LA FIDÉLITÉ
 

Vous êtes des milliers à connaitre le nouvel album de Daniel Balavoine "Loin des yeux de l'Occident", dont il est l'auteur et le compositeur. Mais savez-vous, par exemple, comment est née"Pour la femme veuve qui s'éveille", la chanson vedette de ce 30 centimètres ?
Connaissez-vous les anecdotes qui se cachent derrière un tube ?Avec la complicité de Daniel, nous avons regardé de plus près ce disque sorti après un mois d'enregistrement en Grande-Bretagne.De cette "microscopie", nous avons recueilli des tas d'informations passionnantes.
D'abord Daniel nous a avoué qu'il n'était pas le genre à bourrer ses tiroirs de chansons.

- J'ai des phrases ou des clichés qui me trottent dans la tête tout au long de l'année  dit-il, des ébauches. Mais en général, j'attends toujours le dernier moment pour écrire. Ainsi, cet été, lorsque je suis parti avec mes musiciens enregistrer cet album en Ecosse, je n'avais sur mon cahier qu'un ou deux textes à peine commencés. J'écrivais le matin et on mettait en boîte le soir en studio. Parfois, il m'arrivait de changer encore des phrases devant mon micro. Mais par exemple, en ce qui concerne "La femme veuve", je dois avouer que l'idée était dans mon esprit depuis longtemps déjà. C'est en faisant le rallye Paris-Dakar l'an dernier que j'ai été frappé par la dignité de ces femmes africaines qui, malgré la pauvreté et la chaleur, travaillent sans relâche. Pour écrire mes chansons, je pars souvent d'une situation anecdotique qui me permet d'aborder une généralité qui me tient à coeur. De même pour "Révolucion" qui parle des femmes en Argentine qu'on appelle "Les folles de mai". Ces femmes qui ont défilé chaque jeudi pendant cinq ans, espérant avoir des nouvelles de leur mari, ou de leurs fils disparus dans les prisons. Un courage et une volonté qui me touchent. 
Pour "Frappe avec ta tête", je me suis inspiré de la vie d'un poète argentin à qui on a coupé la langue et les doigts pour l'empêcher de s'exprimer. Et qui malgré la souffrance et la torture a continué de sa battre pour la liberté. La chanson se termine par un long cri de douleur et pour reproduire ce son, je me suis enfermé tout seul dans le studio obscur, poussant la musique à fond dans le casque collé à mes oreilles. C'était à la limite du supportable.

Je crois mieux connaitre les femmes que les hommes 

"Les petits lolos" est une chanson un peu légère, un peu gag, qui m'a été inspirée par des jeunes filles qui sortent d'un lycée devant lequel je passe pour rentrer chez moi lorsque je suis de mauvaise humeur. Elles sont toutes si mignonnes qu'en les voyant, je retrouve le sourire ! Certains ont dit que je parlais souvent des femmes dans mon disque. C'est possible. Je ne l'ai pas fait exprès mais c'est peut-être parce que je crois mieux les connaitre que les hommes. Et puis, surtout, parce que je les aime et qu'elles ont une place toute particulière dans mon coeur.

A la première écoute, on peut croire que "Supporter" est un hymne en l'honneur de l'équipe de St-Etienne. C'est un peu vrai, mais derrière ça, il y a surtout l'envie de parle de la fidélité. Je déteste ceux qui vous laissent tomber quand tout va mal. Aimer, ce n'est pas uniquement partager les bons moments.


]"Vidéo série noire" c'est une chanson de mon époque, un clin d'oeil et à ce propos, je vais vous révéler un petit secret. Les voix et les bruits de mitraillettes que vous entendez dans ce morceau sont tirés du film "Bonny and Clyde" avec Faye Dunaway et Warren Beatty. Eh oui, sans le savoir, ils ont contribué à mon disque !

La mort ? J'en ai peur pour ceux que j'aime

Quant à "Partir avant les miens", c'est un texte entièrement autobiographique, quelque chose que je voulais dire depuis longtemps. Car ce qui me fait le plus peur dans la mort, c'est celle de ceux que j'aime. En ce qui concerne la musique, je l'ai composée comme ça, à Genève, tandis qu'on enregistrait l'an dernier "Grandis pas" de Catherine Ferry. Entre deux séances de travail, j'avais pianoté cet air mélancolique...

Voilà donc un voile de levé. A coeur ouvert, Daniel Balavoine a révélé pour vous toutes les coulisses de ce disque qui, selon lui, est le meilleur qu'il ait fait, celui en tout cas avec lequel il est allé le plus loin dans ses convictions, ses idées. Un album sincère, sans tricherie. Alors, lorsque vous irez l'applaudir durant la tournée de trois mois qu'il débute en février et qui se terminera par une salle parisienne, aurez-vous désormais la sensation d'être plus proches de lui. Une tournée qui s'annonce d'ores et déjà grandiose. Fidèle à son envie de se surpasser et d'innover, il a imaginé une scène triangulaire et transportable, du jamais vu.
Aujourd'hui, tout est prêt, la machinerie énorme peut prendre la route et traverser en musique les contrées françaises. On l'y attend impatiemment.


Véronick Dokan

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Commentaires
V
que dire qui serait nouveau ? ce mec était d'une intelligence et d une clairvoyance rare ...d'une empathie rare et un générateur d emotion rare ..en bref ...c était un artiste rare ....et il nous a été enlevé trop tot, ....dieu, si il existe, ne doit pas supporter la concurrence ..
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