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L'inoubliable Daniel Balavoine
15 avril 2023

" Moi, j'habite a Mons..." (DH, 12 janvier 2016)

 

mons


A l'époque du « Chanteur » , il était amoureux en Belgique.

Dans la lancée du succès du « Chanteur » , Daniel Balavoine avait enregistré un quatrième album , « Face amour face amère » sur lequel une chanson était intitulée « Love Linda ». La Linda en question était à l'époque, la femme de sa vie et, en l'occurrence, il l'avait rencontrée dans les studios de Mons de la rtbf oú elle était l'assistante de production du regretté Patrick Duhamel. Balavoine était venu chez nous pour y présenter son deuxième album , « Les aventures de Simon et Gunther Stein » , qui n'avait pas fait grand bruit en France  , il faut bien le dire chez nous non plus. Ce disc concept, sur une musique évoquant un peu celle de Kurt Weill, avait été inspiré au chanteur par un voyage qu'il avait fait en Pologne. Sa liberté de penser et sa liberté d'expression avaient fasciné les jeunes qu'il avait rencontrés là-bas du temps du communisme. Balavoine ne pouvait pas concevoir qu'il en aille autrement a notre époque. Ce fut le thème der ce deuxième album. A Mons , Linda connaissait le disque et elle avait soutenue avec énergie ce jeune artiste qui apportait quelque chose de différent a la chanson de son époque. Comme nous l'avait raconté un jour Patrick Duhamel , « Linda avait deviné que , derrière ce jeune artiste , se cachait aussi un homme bien. Pour autant que Daniel soit jamais devenu un homme. Car il était un peu fou , dans le bon sens du terme. »
De cette rencontre allait naitre un amour. Balavoine , surtout , multiplia les allers-retours Paris-Mons et , lorsqu'il rencontrait , meme a l'époque de Starmania , quelqu'un venu de Belgique, il n'hésitait pas à affirmer qu'il habitait à Mons. Ce qui était un peu exagéré.
Ce qui est vrai, c'est qu'il y venait très souvent et y restait régulièrement un certain temps. Au sein de la RTBF-Mons, il s'était fait de nombreux amis. Il faut dire que c'était la chaine qui passait ses disques de chanteur inconnu le plus souvent. Edmond Lefèbvre fut un de ses proches, à l'époque.
René Michels, aujourd'hui chef d'antenne sur « La Première », raconte volontiers qu'il doit sa place à Daniel Balavoine : « Un dimanche de Doudou, à Mons, Linda a été agressée et hospitalisée. Daniel s'est précipité a son chevet. C'était l'époque ou « Le Chanteur » commençait a marcher et ou il avait aussi « Starmania » à assurer. Il a dit à Linda : « Ce n'est plus possible à vivre ainsi, toi à Mons et moi à Paris. Viens vivre près de moi ! » Linda est partie à Paris et, moi , j'ai eu sa place, comme assistant de Patrick Duhamel ».
René Michiels a surtout connu Daniel Balavoine après : « Linda et lui revenaient souvent à Mons et passaient toujours dire bonjour a leurs copains de la RTBF. Pas seulement dans le cadre des promotions des disques. Ils passaient des soirées ensemble. Et Daniel n'a jamais oublié cette amitié. Au reste, lorsqu'en 1980, il a fait son premier Olympia, nous avons tous été invités, y compris après le spectacle, dans les loges. »
René Michiels a revu Balavoine quelques semaines à peine avant le tragique accident : « C'était en décembre 1985, sur un plateau de Michel Leeb, à Paris, ou Daniel chantait « L'Aziza ». »
Pour etre juste et précis, la RTBF Mons fut certes l'antenne radio a diffuser le plus Balavoine dans sa première époque. Mais, à Paris, d'autres croyaient fermement en lui. A commencer par Léo Missir, son producteur qui était aussi le bras droit d'Eddie Barclay. Et Monique Le Marcy, la programmatrice de RTL, dont on disait que c'était elle qui faisait les vedettes à Paris. Ca marchait tout le temps sauf dans le cas de Balavoine qu'elle défendait envers et contre tout. Contre surtout sa propre direction qui ne voulait pas entendre parler de lui. Si bien que c'est le concurrent, Europe 1 ,qui lança
« Le Chanteur ». Monique Le Marcy en était tellement outrée qu'elle fut a deux doigts de remettre sa démission.


"Cette vie qu'il aimait tant"

Un grand enfant qui adorait l'espièglerie.

Pas si simple de l'interviewer. Ce n'est pas qu'il était difficile u contraignant. Bien au contraire. Avec Balavoine, on était tout de suite aussi à l'aise que si on bavardait avec son meilleur copain. Sauf que, dès l'instant où une espièglerie possible traversait son esprit, on interrompait tout. Par exemple, dans les coulisses de Starmania, si un pote venait à passer, il lui sautait sur le dos. Comme un gamin.

On raconte qu'au début, dans la troupe, France Gall avait ses petits caprices de vedette. Elle était la seule star de la distribution. Balavoine en était venu à la surnommer Colonel Gall. Il s'amusait à la suivre sur scène, pendant les répétitions, en imitant ses pas. La chanteuse avait peut-etre ses caprices, mais elle avait aussi son humour. Les mimiques de Balavoine la faisaient éclater de rire.

Charles Hermand était venu en photographe à « La bonne étoile », émission de la RTBF, présentée par Jean Valée, et enregistrée, ce jour-là, au centre culturel de Seraing. Il avait fait quelques clichés de Balavoine puis s'était retourné vers un chanteur belge, André Bialek. Et fut interrompu par Balavoine : « Passe-moi ton appareil ! C'est moi qui vais faire les photos ! ». Il possède aujourd'hui une photo d'André Bialek qui a, en réalité, été prise par un Daniel Balavoine joyeux drille.

Daniel aimait la vie et le répétait à tout instant. « On ne choisit pas quand on nait. On ne choisit pas quand on part. Entre les deux, il faut se rendre compte de la chance qu'on a d'être là. »

Dans une des séquences du double DVD qui vient de sortir, une journaliste lui demande, comme elle le fait à chacun de ses invités, de choisir une escale. Daniel Balavoine choisit... la vie. A la même animatrice, il explique aussi que ce qu'il redoute le plus dans son métier, c'est que « ma carrière s'arrête avant que j'ai le sentiment de l'avoir commencée. » Et en écho, on programme une chanson moins connue de son répertoire, « Ces petits riens ». Ou Daniel chante : « J'veux pas partir - J'peux pas changer mon destin – J'ai trop peur de mourir avant la fin ».

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