Dax : quand Daniel Balavoine était élève à Cendrillon (Sud Ouest, 15 janvier 2016)
"C’est casse-bonbon les souvenirs d’enfance. J’ai appris les mêmes choses que tout le monde et j’ai laissé ce qui ne me plaisait pas. C’est peut-être ça qui fait la différence avec les autres." En 1982, Daniel Balavoine se confiait sans nostalgie ni chichi depuis Dax, pour l’émission "Les enfants du rock", alors diffusée sur Antenne 2, l’ancêtre de France 2.
La séquence oubliée a été immortalisée au collège Cendrillon, devenu depuis les années 2000 le groupe scolaire Saint-Jacques-de-Compostelle. Vingt ans après y avoir ciré les bancs de sa classe, l’artiste avait souhaité revenir en pèlerinage dans cette institution, qui l’a visiblement beaucoup marqué.
Daniel Balavoine avait 11 ou 12 ans quand il a séjourné à Dax. On a même retrouvé sa carte des scouts de France. Ses copains de l’époque, qui sont pour la plupart retraités aujourd’hui, ont gardé le souvenir d’un gamin turbulent et farceur, mais pas encore chanteur ou musicien. Il reconnaît lui-même qu’il rêvait à l’époque de devenir député ou ministre. Mais un professeur de lettres de l’époque, l’abbé Durquety, avait déjà repéré la tessiture particulière de sa voix lors du voyage scolaire de fin d’année à Saint-Sébastien. Bernard Dufau, un copain de classe, se souvient également de la performance de Balavoine minot lors du concert de la fête de l’école.
Daniel Balavoine dans le documentaire des Enfants du rock où entre balade sur la plage d’Hossegor et préparation d’une piperade maison, le chanteur évoque ses souvenirs d’enfance dans le Sud-Ouest.
Aujourd’hui, Emmanuel Ortolo, qui dirige l’établissement dacquois, est époustouflé par la ferveur qui entoure l’anniversaire de la disparition accidentelle de Daniel Balavoine le 14 janvier 1986 dans le désert du Ténéré, après le crash de l’hélicoptère de Thierry Sabine. "Lors de son passage à Dax, il n’était pas très scolaire, et manifestait un côté rebelle et un goût déjà affirmé pour la liberté. Mais c’est devenu ensuite un grand auteur, compositeur et interprète. Son engagement humanitaire et citoyen en fait un modèle pour la jeunesse encore aujourd’hui."
Aujourd’hui, les élèves de Saint-Jacques-de-Compostelle apprennent avec leur professeur de musique Jérôme Okresik, "Je ne suis pas un héros", devenu un classique. Il n’y a ni statue, ni plaque en l’honneur de Daniel Balavoine à Cendrillon. Mais quand il a disparu, une messe avait célébré en son souvenir avec des représentants de sa famille dans la petite chapelle où il venait parfois en pestant, écouter les "sermons des curés" quand il était encore collégien. Ses neveux ont également été scolarisés à Cendrillon dans les années 80 et 90 sur ses pas.